Comment concilier une vie de famille , engagement communautaire , une carrière médicale … tout en restant profondément ancrée dans la Torah ?

Dental chair and other accesorries used by dentist in empty cabinet. Stomatology cabinet with nobody in it and orange equipment for oral treatment.

Ce mois-ci ShalvaMagazine à rencontré Megane B. et lui à poser quelques questions….

Comment concilier une vie de famille bien remplie, un engagement communautaire fort, une carrière dans le domaine médical… tout en restant profondément ancrée dans la Torah ? C’est le défi – et l’équilibre – que notre invitée relève chaque jour avec beaucoup de cœur et de conviction. Elle est dentiste, pédodontiste, maman, Balanite …. Dans cette interview, elle nous raconte son parcours, ses choix, et comment elle réussit à faire cohabiter toutes ces facettes de sa vie avec sérénité (et parfois un peu d’organisation !). Une rencontre inspirante avec une femme qui vit pleinement tous ses rôles, sans jamais perdre de vue l’essentiel.

 

Mégane est dentiste et pédodontiste, mère de famille et femme engagée dans sa communauté. Elle concilie avec naturel vie professionnelle, Torah et responsabilités familiales. Un quotidien bien rempli, guidé par la Torah et ses valeurs.

Nous lui avons posé quelques questions sur son quotidien et ses choix de vie, et elle a accepté avec beaucoup de gentillesse d’y répondre.

Bonjour Mégane, et merci d’avoir accepté de répondre à nos questions !

Pour commencer, nous aimerions aborder un sujet central dans votre parcours :

 

Comment parvenez-vous à concilier votre vie religieuse avec votre carrière professionnelle de dentiste et pédodontiste ?

J’ai la chance d’être en libéral donc en terme d’emploi du temps je gère en fonction des besoins ; je ne travaille pas le vendredi et je ferme les yamim tovim à ma guise, même hol hamoed et si besoin…

 

Comment gérer la tsniout et le fait de se couvrir la tête avec les collègues, les patients … ?

Pour la tsniout cela ne pose pas non plus de problème car je peux travailler en jupe longue et pour la tête je mets un calot médical donc cela passe comme une mesure d’hygiène et non religieuse…

 

Est-ce que votre emouna influence votre approche du soin dentaire,  et la manière dont vous interagissez avec vos patients ?

Totalement ! Ça m’arrive plusieurs fois de prier pendant les soins que je redoute un peu car je sais complexes.

Et ma emouna m’aide énormément à être positive la majorité du temps et cela met énormément en confiance mes patients car s’ils me voient détendue et positive, ils le sont également par extension.

 

Quels conseils donneriez-vous à d’autres jeunes femmes religieuses qui souhaitent suivre une carrière dans le paramédical ou la médecine ?

De garder ce côté libre au niveau de l’emploi du temps, car ça n’a pas de prix. Et de ne pas redouter de garder la tsniout car il y a toujours des solutions dans ce secteur professionnel (j’ai même trouvé des robes médicales tsniout !).

 

Comment réussissez-vous à concilier votre vie professionnelle et vos responsabilités de maman avec des enfants en bas âge ?

J’ai Barouh Hachem un mari qui m’aide énormément et on a réussi à trouver un équilibre à deux (car malheureusement aucune aide extérieure).

Ce n’est pas facile tous les jours mais on y arrive. Et justement le côté libre de l’emploi du temps me permet de commencer tard et finir tôt pour pouvoir m’occuper de mes enfants et profiter d’eux au maximum pendant ces années qui passent beaucoup trop vite.

 

Quelles sont les valeurs que vous tenez à transmettre à vos enfants dès leur plus jeune âge et comment intégrez-vous ces valeurs dans votre quotidien ?

 

Avant tout le respect. Et tout se joue sur le mimétisme. S’ils nous voient mon mari et moi être respectueux l’un envers l’autre et nous envers les autres ils le seront aussi. Pareil pour la politesse.

Et niveau religieux, cela nous tenait énormément à cœur qu’ils fréquentent la synagogue donc dès qu’ils étaient en âge de marcher mon mari les amenait le vendredi soir et le Shabat matin pour qu’ils s’imprègnent de cette ambiance du chabbat très tôt.

Et ce qui aide énormément aussi c’est qu’on puisse mettre en application à la maison ce qu’ils apprennent à l’école. Ça leur permet d’ancrer la théorie dans le concret.

 

En plus de cela vous êtes balanite. Comment arrivez vous a concilier tout cela avec la vie de famille les enfants ?

Ça, je l’avoue, c’était mon plus gros challenge !

Très très dur car il s’agissait d’enchaîner 3 journées en 1 seule : travail, maison/enfants puis mikve des fois très tard (été).

Ce qui me faisait tenir c’était vraiment de penser à l’accomplissement de la mitsvah incroyable que c’était. Il y avait des soirs où vraiment c’était très dur mais au final tellement satisfaisant.

 

Avez-vous des astuces ou des conseils pour d’autres femmes qui cherchent à jongler entre carrière, maternité et responsabilités communautaire  ?

 

Le maître mot c’est organisation. Et aussi impliquer son mari avec les enfants et dans les taches de la maison. Pour celles qui ont des maris qui ne peuvent pas alors si possible prendre une aide (baby sitter etc) car sinon ce n’est pas tenable sur le long terme. On a déjà une surcharge mentale de dingue, encore plus en tant que femme juive, et encore plus en tant que femme juive religieuse. Donc être ORGANISÉE et DELEGUER.

 

Qu’est-ce qui vous inspire dans votre rôle de maman et dans votre engagement religieux au quotidien, malgré un emploi du temps chargé ?

La satisfaction du «bien fait» et d’aider les autres.

Que ça soit mes patients au travail, mes enfants et mon mari à la maison, les femmes au mikve.

Me sentir utile dans ce que je fais, quel que soit le domaine.

Et ce qui aide à tenir c’est de ne jamais oublier de prendre du temps pour soi.

Mikve de Cluj-Napoca (Roumanie)