Rencontre avec Annaelle Hayoun

Rencontre avec Annaelle Hayoun 16/09/2025 À l’aube des Yamim Noraïm, j’ai eu le plaisir de rencontrer Anaëlle Hayoun, coach et conférencière, une femme inspirante qui accompagne les femmes dans leur quotidien, leur maternité et leur chemin spirituel. Avec douceur et authenticité, elle partage son expérience, ses découvertes et ses outils pour vivre pleinement chaque moment, trouver l’équilibre entre vie personnelle, familiale et spirituelle, et se reconnecter à Hakadosh Barouh Hou. Dans cette interview, Anaëlle nous ouvre son cœur et nous offre des conseils précieux pour aborder la nouvelle année avec sérénité, joie et confiance en soi. Peux-tu te présenter à nos lectrices pour celles qui ne te connaissent pas ? Quel a été ton parcours et qu’est-ce qui t’a poussée à devenir coach ? Je me suis mariée assez jeune, à 19 ans, et j’ai eu mon premier enfant à 20 ans. J’ai commencé à enseigner dès mes 19 ans, après mon passage au séminaire de Mme Kohn à Marseille. Je viens de Sarcelles, d’une famille plutôt traditionnelle. Quand j’avais 7 ans, la Rabbanit Paperman a ouvert son école, et j’ai eu la chance d’être sa toute première élève ! Mes parents n’étaient pas encore religieux à l’époque, mais moi, je voulais absolument aller au Beth Yaakov. Je me souviens que lorsque Mme Paperman a montré le règlement de l’école à ma mère, elle lui a répondu : « Nous, on n’est pas Beth Yaakov, mais ma fille est Beth Yaakov. Et pour elle, on fera ce qu’il faut. » Ce n’était pas seulement des mots : ils ont vraiment appliqué ce qu’ils signaient. Pour moi, ça a été un exemple d’intégrité et d’authenticité très fort. Petit à petit, mes parents ont eux aussi évolué et progressé. Après le Beth Yaakov, j’ai étudié à l’école du Rav Franck ל’’וז puis au séminaire de Marseille où j’ai passé deux années précieuses. J’ai ensuite enseigné au Beth Yaakov et à Ozar Hatorah, en commençant très jeune. J’adorais ça ! Un jour, alors que j’enseignais le Kodesh en CM1/CM2, la directrice du Gan est venue me voir affolée : le professeur de musique faisait chanter aux enfants « Petit Papa Noël » ! Elle m’a dit : « Anaëlle, à partir de maintenant, c’est toi qui feras l’éveil musical. » Je me suis donc retrouvée à enseigner le Kodesh et la musique en parallèle. J’ai même suivi une formation en Israël pour ça, et j’ai adoré. Mais après la naissance de mon cinquième enfant, j’ai traversé une remise en question. L’accouchement a été difficile et je me suis dit : « Pourquoi mon corps m’a lâchée ? » Puis j’ai compris que ce n’était pas mon corps qui m’avait lâchée, mais moi qui m’étais oubliée depuis des années. Je manquais de joie de vivre, je voulais être la mère parfaite, mais je m’étais perdue dans ce rôle.C’est là que je me suis inscrite à l’école de coaching de David Lefrançois (INA). Pour la certification, il fallait rédiger un mémoire. J’ai choisi un sujet qui me tenait à cœur : le coaching au service des mamans.Au départ, je me disais : « Ce n’est pas grand-chose, ce sont juste des mamans… » Mais j’ai réalisé que les mamans, ce sont elles le fondement de l’humanité, les piliers de la transmission. Et c’est ainsi que tout a commencé. Comment la Torah a-t-elle façonné cette aventure et comment intervient-elle dans tes coachings ? On a un tableau à la maison que j’avais acheté dans un bazar, et dessus il y a une phrase c’est : « faire ce que l’on aime », mais avec la vision de la Torah, c’est plutôt : « apprendre à aimer ce que l’on fait ». Tu dois apprendre à aimer ce que tu fais et ne pas faire uniquement ce que tu aimes. Et c’est là la différence où il faut faire attention avec le coaching et la vision de la Torah. Très souvent, il y a beaucoup de coachs qui sont contradictoires et je peux comprendre pourquoi. Je n’ai pas eu l’enseignement en coaching qui dit : « tu ne penses qu’à toi et le reste, tu l’envoies balader », ou alors je n’ai pas pris ça parce que, b’’h, j’avais de la Torah avant et j’ai su faire l’équilibre entre les deux.C’est pour ça que c’est important d’aller voir quelqu’un qui a de la Torah. Pour ma part, même quand je coach des goyim, je leur parle du fait qu’ils font partie d’un tout. C’est un équilibre à avoir entre sa vie personnelle et ceux qui nous entourent, de savoir où j’en suis dans cet équilibre. C’est important de se remplir et de prendre des forces, mais la différence entre le coaching d’un Juif et d’un goy, c’est qu’un Ben Israël, quand il se remplit, c’est pour pouvoir redistribuer. D’où est venu ton slogan « parfaitement imparfaite » ? Et que signifie-t-il concrètement ? Le coaching au service des mamans. Mon mémoire, c’était des ateliers pour coacher les mamans avec pour titre « Parfaitement imparfaite ». Pourquoi « parfaitement imparfaite » ? Parce qu’en tant que maman, on a toutes ce syndrome de « la maman parfaite ». C’est-à-dire que l’on va s’épuiser pour être parfaite à tous les niveaux. Mais la perfection appartient uniquement à Hakadosh Barouh Hou. Donc on va être là pour vouloir être « the best » selon des critères, mais on ne sait pas forcément lesquels. Quand je coache, je leur demande de voir quelles sont leurs valeurs personnelles à elles, ce qui les anime. Souvent, quand je leur demande « qu’est-ce que tu aimes », elles ne savent pas. Et là, c’est l’extrême de donner à l’autre en s’oubliant soi. Parfaitement imparfaite, c’est la différence entre la bienveillance et l’autocomplaisance. Apprendre à être parfaitement imparfaite, c’est apprendre à être bienveillante envers soi, mais cela ne veut pas dire rester là où j’en suis. Je connais mon idéal, je sais que je veux évoluer, mais là je sais que
Rencontre du Mois : MAZAL

Interview : MAZAL 28/06/2025 Ce mois-ci, dans Shalva Magazine, nous avons rencontré Mazal Amsellem, chanteuse à la voix douce et à la foi inébranlable, dont les concerts sont exclusivement réservés aux femmes. Pour elle, chanter n’est pas un métier, mais une mission. Une avodat Hachem. Depuis son plus jeune âge, cette artiste franco-israélienne fait de la musique un outil de transformation intérieure, un langage d’émotion, de spiritualité et d’élévation. Dans cet entretien intime, Mazal nous livre avec authenticité son parcours bouleversant, où chaque note est une prière, et chaque chanson, un message. Peux-tu nous raconter un petit peu ton parcours ? Comment as-tu découvert ta passion pour la musique ? Je suis née en Israël, de parents israéliens. Quand j’avais 6 ans, mon père qui avait fait l’armée et était militaire de carrière à vécu deux guerres qui l’ont frgilisé..A un moment mes parents ont décidé que nous irions vivre en France car ma mère y avait de la famille. L’arrivée en France a été très difficile, ce fut un véritable déracinement. Derrière notre maison, il y avait une petite forêt, et j’y allais très souvent pour parler avec Hachem. Chaque fois que je m’isolais là-bas et que je chantais, je réalisais que cela me faisait du bien. Avant, mes parents nous envoyaient à l’école le samedi. Un jour, en route, j’ai vu un papa avec une kippa et une petite fille en belle robe. J’ai été attirée par ce lien, et je les ai suivis jusqu’à la synagogue. Je suis restée dans la ezrat nashim. Chaque semaine, je cachais mon cartable et j’allais à la synagogue. C’est comme ça que j’ai appris les tefilot et que je me suis rapprochée du chant. J’adorais aller à la synagogue. Mes premiers chants, c’étaient les paroles de la tefila de Shabbat, et j’aimais les écouter à la shoule et les chanter. Qu’est-ce qui t’a poussée à te lancer dans la chanson et la musique en tant que femme ? En arrivant en France, j’ai toujours gardé l’espoir de retourner en Israël. Pour nous, c’était notre paradis perdu. Après mon bac, je devais faire l’armée et intégrer la chorale de Tsahal. Mais Hachem en a décidé autrement. Lors d’un Shabbat plein organisé par l’Agence juive, j’étais animatrice avec les enfants, et le Rav Eli Kling était présent. Après le bac, je me suis donc retrouvée à Hemdat Hadarom, à Netivot, pendant environ 4 mois. J’avais soif d’apprendre et sentais que j’avais besoin de plus. Je suis rentrée chez mes parents à Ashkelon… J’étais perdue, j’avais 18 ans, et je priais Hachem de m’aider. Un soir, alors que j’étais dans la rue,en bas de chez mes parents, un Rav m’aborde et me dit : « Viens, le chiour est là. » Je lui ai répondu que je ne cherchais pas le chiour. Il s’est excusé, disant que sa femme venait de l’appeler car une jeune fille était dehors et ne trouvait pas le chiour. Puis il a ajouté : « Si déjà tu es là, viens. » J’y suis allée, et sa femme m’a accueillie comme sa propre fille. À la fin du chiour, nous avons discuté, et je me suis retrouvée embarquée pour un Shabbat plein organisé par Arakhim à Netanya. Après ce Shabbat, j’ai décidé de rejoindre un séminaire à Jérusalem avec uniquement des Israéliennes. J’étais toujours un peu perdue dans ma vie privée et je priais Hachem qu’Il m’aide et me guide. Après quelques péripéties, je suis arrivée chez Rav Ovadia Yossef. Sa belle-fille m’a reçue et écoutée, puis le Rav m’a fait une braha. J’ai aussi rencontré le Rav Itshak Attali qui m’a pis son aile à mes dix-huit ans comme un vrai père. Grâce à lui j’ai Barouh Hashem intégré le Séminaire «La Source» de Jerusalem pendant un peu plus d’un an. Le fait d’avoir rencontré Rav Attali et d’avoir été si proche de la maison de Rav Ovadia Yossef m’a donné un amour de la Torah pour la vie !!! Ce séminaire était pour moi comme une famille où j’ai appris toutes les bases d’une femme juive. En un an j’ai pu rattraper dix-huit années sans école juive. Comme je n’avais pas besoin d’oulpan, les après-midi, je chantais et composais des chansons racontant mon histoire. A ce moment là, comme j’avais fait techouva, j’avais accepter l’idée de ne plus pouvoir chanter. Et c’est là que j’ai vraiment réussi… À Pourim, ils ont organisé un grand spectacle. On m’a proposé d’écrire des chansons et de chanter celles que j’avais déjà. On ne me voyait pas sur scène, j’étais « la voix » du spectacle. Les semaines suivantes, beaucoup de femmes ont contacté la direction pour demander une cassette des chansons du spectacle… C’est alors que Rav Yehia Amoyelle (z’’l) m’a contactée et m’a dit : « Écoute, même en France on a entendu parler de ce spectacle et de tes chansons. Renseignes toi et dis moi combien ça couterait d’enregistrer un album… » Je devais tout faire rapidement : studio, graphisme, enregistrement… avant la fin de l’année. On était déjà en juin… et b’H, c’est comme ça que mon premier album est sorti… Comment concilies tu ton art avec les exigences de la halakha, notamment les lois comme kol isha, la tsniout… ? Avant le spectacle de Pourim, je pensais que je ne pourrais pas chanter, que c’était un problème halakhique. Quand on m’a demandé de participer, j’ai dit : « Je ne peux pas… je suis une femme… » La rabbanite m’a répondu : « Devant des femmes, il n’y a pas de problème. » et c’est là que tout s’est ouvert. Pour tout le reste, je pose des questions aux rabbanim et j’ai confiance en leur daat. As-tu rencontré des défis particuliers en débutant dans le monde musical religieux ? J’ai eu la chance d’être proche du Rav Ovadia.Yossef. Il a marqué ma techouva. Je lui posais mes questions. Avant de sortir mon premier album, il m’a dit de ne pas mettre ma photo
LES SOLDATES DE L’OMBRE

SOLDATES DE L’OMBRE 28/06/2025 Lumières dans l’ombre Alors que l’été approche et que l’on commence à parler vacances, détente, soleil et moments en famille, il m’était impossible d’ouvrir ce nouveau numéro sans évoquer ce que nous traversons, nous, le peuple juif, depuis des mois. Depuis le 7 octobre, puis avec les tensions récentes avec l’Iran, notre cœur est en Israël. Même lorsqu’on tente de reprendre une vie « normale », une partie de nous reste là-bas — dans la douleur, la prière, l’attente, la emounah. Mais dans ce contexte difficile, j’ai voulu faire un choix : ne pas parler de la guerre en termes de chiffres ou de politique, mais à travers celles qui, dans le silence, dans la discrétion, mènent une autre forme de combat. Un combat de cœur. Dans notre tradition, les femmes sont les actrices cachées de la délivrance.Nos Sages enseignent :“בזכות נשים צדקניות נגאלו ישראל ממצרים, ובזכותן עתידין להיגאל”« C’est par le mérite des femmes justes que les Bné Israël ont été délivrés d’Égypte, et c’est encore par leur mérite qu’ils seront délivrés à la fin des temps. »(Midrash Rabbah, Shemot 1:12) Et aujourd’hui encore, nous le voyons : derrière les uniformes, les drapeaux, les décisions stratégiques, il y a des femmes. Des femmes qui prient, qui cuisinent, qui rassemblent, qui soutiennent. Des femmes qui, sans faire de bruit, renforcent tout un peuple. C’est donc avec beaucoup d’émotion et d’admiration que je vous invite à découvrir le parcours de trois femmes remarquables — Élodie, Ilana et Anael, fondatrices de l’initiative Les Soldats de l’Ombre.À travers leur action, elles réchauffent les cœurs de ceux qui nous protègent, et illuminent, à leur manière, l’obscurité des temps. 👉 Entretien avec trois femmes de l’ombre, devenues lumière. Dans une époque où tant de choses nous échappent, ces femmes nous rappellent que chacun peut agir à son niveau.Par une marmite, un message, un geste, une prière — on peut réchauffer une âme, relever un soldat, renforcer un peuple. Le combat d’Élodie, Ilana et Anael est celui du cœur, de la foi et de l’unité.Et nous pouvons, nous aussi, en faire partie. Pouvez-vous vous présenter chacune en quelques mots ? Élodie : Je m’appelle Élodie, j’ai 29 ans, et je suis à l’initiative de l’association Les Soldats de l’Ombre. Ilana : Je m’appelle Ilana Benitah, j’ai 31 ans, maman de trois enfants, également à l’initiative des Soldats de l’Ombre. Anael : J’ai 33 ans et je fais partie du trio avec Élo et Ilana. Qu’est-ce qui vous a réunies autour de cette cause ? Élodie : Au début, j’étais toute seule.Et après quelques semaines de guerre, j’ai rencontré Ilana. Ilana : De mon côté aussi, je faisais tout toute seule depuis chez moi, car mon mari avait pas mal d’amis sur le front. Un jour, j’ai reçu une demande de 100 repas, alors j’ai intégré le groupe. Et c’est là que tout a commencé… Élodie : On ne livre pas n’importe quelle base.On livre uniquement les soldats qui n’ont rien, ceux qui mangent des manot krav, des boîtes de conserve… C’est à eux qu’on veut venir en aide. Aujourd’hui, on est toutes les trois, chacune avec un rôle bien défini, et très complémentaires. Le nom “Les Soldats de l’Ombre” – que représente-t-il pour vous ? Le nom est né d’un moment très fort. La maman d’un soldat qu’on livrait depuis le tout premier Shabbat de la guerre m’a dit :“Tu sais comment il vous appelle, mon fils ? Les Soldates de l’Ombre.”Et là, j’ai su : c’était exactement ça. Ce qu’on faisait. Ce qu’on était. On est dans l’ombre, mais on est très utiles pour leur moral.Un repas chaud, préparé avec amour par des femmes qui sont un peu comme leurs mamans, ça fait toute la différence.Je sais que ça leur réchauffe le cœur, et que ça les aide psychologiquement dans cette guerre. À quel moment avez-vous décidé de lancer cette initiative, et comment s’est-elle concrètement mise en place ? C’est arrivé très vite, juste après l’attaque du 7 octobre. Le 10 octobre 2023, on était tous chez nous, paralysés par les infos, les images, ce qu’on voyait. On se sentait inutiles. Un jour, on m’a dit qu’une base avait besoin de sandwichs.Alors je suis partie acheter du pain, de la charcuterie, et j’ai commencé à préparer. La base m’a redemandé. Mon numéro a tourné. Une autre base a demandé… et c’est parti comme ça. J’ai créé un groupe WhatsApp, au début avec mes amis et ma famille. Le groupe s’appelait :“Préparer des repas pour les Hayalim”. Et là, ça a pris : de 20 personnes, on est passés à plus de 400.Tout le monde à Netanya avait envie d’aider. Chacun ajoutait autour de lui.Et c’est comme ça qu’est née cette aventure. Elle s’est mise en place toute seule, naturellement. Comment fonctionne concrètement l’organisation ? Qui fait quoi ? Élodie : Moi, je m’occupe des femmes. Je parle avec elles, je les motive sur le groupe, je suis les repas et je les comptabilise. Anael : Je gère la partie hayalim. Je trie les demandes, je coordonne les livreurs qui partent du nord au sud pour les livrer chaque vendredi. Et je pars moi-même en livraison. Ilana : Je m’occupe de la gestion financière et comptable. Je récolte les dons, les redistribue aux femmes qui en ont besoin pour cuisiner, et je cherche des partenaires pour financer nos opérations. Comment se déroule une semaine typique de préparation et de livraison ? Quelle est votre logistique ? Une semaine type commence par une demande d’une base. On chiffre ce qu’il faut, puis on envoie un message sur le groupe WhatsApp :“Les filles, on a besoin de tant de repas. Inscrivez-vous sur l’appli, notez le nombre de repas, les kilos de ‘halot, les desserts, le kiff que vous pouvez préparer.” Nous, en coulisse, on suit et on comptabilise en temps réel. Mais dans la semaine, il y a souvent des demandes imprévues.Alors on relance sur le groupe, et les femmes répondent toujours
Comment concilier une vie de famille ,engagement communautaire , une carrière médicale… tout en restant profondément ancrée dans la Torah ?

Comment concilier une vie de famille , engagement communautaire , une carrière médicale … tout en restant profondément ancrée dans la Torah ? 27/05/2025 Ce mois-ci ShalvaMagazine à rencontré Megane B. et lui à poser quelques questions…. Comment concilier une vie de famille bien remplie, un engagement communautaire fort, une carrière dans le domaine médical… tout en restant profondément ancrée dans la Torah ? C’est le défi – et l’équilibre – que notre invitée relève chaque jour avec beaucoup de cœur et de conviction. Elle est dentiste, pédodontiste, maman, Balanite …. Dans cette interview, elle nous raconte son parcours, ses choix, et comment elle réussit à faire cohabiter toutes ces facettes de sa vie avec sérénité (et parfois un peu d’organisation !). Une rencontre inspirante avec une femme qui vit pleinement tous ses rôles, sans jamais perdre de vue l’essentiel. Mégane est dentiste et pédodontiste, mère de famille et femme engagée dans sa communauté. Elle concilie avec naturel vie professionnelle, Torah et responsabilités familiales. Un quotidien bien rempli, guidé par la Torah et ses valeurs. Nous lui avons posé quelques questions sur son quotidien et ses choix de vie, et elle a accepté avec beaucoup de gentillesse d’y répondre. Bonjour Mégane, et merci d’avoir accepté de répondre à nos questions ! Pour commencer, nous aimerions aborder un sujet central dans votre parcours : Comment parvenez-vous à concilier votre vie religieuse avec votre carrière professionnelle de dentiste et pédodontiste ? J’ai la chance d’être en libéral donc en terme d’emploi du temps je gère en fonction des besoins ; je ne travaille pas le vendredi et je ferme les yamim tovim à ma guise, même hol hamoed et si besoin… Comment gérer la tsniout et le fait de se couvrir la tête avec les collègues, les patients … ? Pour la tsniout cela ne pose pas non plus de problème car je peux travailler en jupe longue et pour la tête je mets un calot médical donc cela passe comme une mesure d’hygiène et non religieuse… Est-ce que votre emouna influence votre approche du soin dentaire, et la manière dont vous interagissez avec vos patients ? Totalement ! Ça m’arrive plusieurs fois de prier pendant les soins que je redoute un peu car je sais complexes. Et ma emouna m’aide énormément à être positive la majorité du temps et cela met énormément en confiance mes patients car s’ils me voient détendue et positive, ils le sont également par extension. Quels conseils donneriez-vous à d’autres jeunes femmes religieuses qui souhaitent suivre une carrière dans le paramédical ou la médecine ? De garder ce côté libre au niveau de l’emploi du temps, car ça n’a pas de prix. Et de ne pas redouter de garder la tsniout car il y a toujours des solutions dans ce secteur professionnel (j’ai même trouvé des robes médicales tsniout !). Comment réussissez-vous à concilier votre vie professionnelle et vos responsabilités de maman avec des enfants en bas âge ? J’ai Barouh Hachem un mari qui m’aide énormément et on a réussi à trouver un équilibre à deux (car malheureusement aucune aide extérieure). Ce n’est pas facile tous les jours mais on y arrive. Et justement le côté libre de l’emploi du temps me permet de commencer tard et finir tôt pour pouvoir m’occuper de mes enfants et profiter d’eux au maximum pendant ces années qui passent beaucoup trop vite. Quelles sont les valeurs que vous tenez à transmettre à vos enfants dès leur plus jeune âge et comment intégrez-vous ces valeurs dans votre quotidien ? Avant tout le respect. Et tout se joue sur le mimétisme. S’ils nous voient mon mari et moi être respectueux l’un envers l’autre et nous envers les autres ils le seront aussi. Pareil pour la politesse. Et niveau religieux, cela nous tenait énormément à cœur qu’ils fréquentent la synagogue donc dès qu’ils étaient en âge de marcher mon mari les amenait le vendredi soir et le Shabat matin pour qu’ils s’imprègnent de cette ambiance du chabbat très tôt. Et ce qui aide énormément aussi c’est qu’on puisse mettre en application à la maison ce qu’ils apprennent à l’école. Ça leur permet d’ancrer la théorie dans le concret. En plus de cela vous êtes balanite. Comment arrivez vous a concilier tout cela avec la vie de famille les enfants ? Ça, je l’avoue, c’était mon plus gros challenge ! Très très dur car il s’agissait d’enchaîner 3 journées en 1 seule : travail, maison/enfants puis mikve des fois très tard (été). Ce qui me faisait tenir c’était vraiment de penser à l’accomplissement de la mitsvah incroyable que c’était. Il y avait des soirs où vraiment c’était très dur mais au final tellement satisfaisant. Avez-vous des astuces ou des conseils pour d’autres femmes qui cherchent à jongler entre carrière, maternité et responsabilités communautaire ? Le maître mot c’est organisation. Et aussi impliquer son mari avec les enfants et dans les taches de la maison. Pour celles qui ont des maris qui ne peuvent pas alors si possible prendre une aide (baby sitter etc) car sinon ce n’est pas tenable sur le long terme. On a déjà une surcharge mentale de dingue, encore plus en tant que femme juive, et encore plus en tant que femme juive religieuse. Donc être ORGANISÉE et DELEGUER. Qu’est-ce qui vous inspire dans votre rôle de maman et dans votre engagement religieux au quotidien, malgré un emploi du temps chargé ? La satisfaction du «bien fait» et d’aider les autres. Que ça soit mes patients au travail, mes enfants et mon mari à la maison, les femmes au mikve. Me sentir utile dans ce que je fais, quel que soit le domaine. Et ce qui aide à tenir c’est de ne jamais oublier de prendre du temps pour soi. Mikve de Cluj-Napoca (Roumanie)
Sarah Schenirer

Sarah Schenirer 27/02/2025 Une classe de séminaire du Beth Yaakov de Cracovie À l’occasion du 90e anniversaire de son décès, nous rendons hommage à Sarah Schenirer, une femme visionnaire dont l’héritage continue de façonner l’éducation des femmes dans le monde juif. En fondant le mouvement Bais Yaakov, elle a ouvert la voie à une nouvelle génération de jeunes filles désireuses d’apprendre et de se connecter à leurs racines spirituelles et culturelles. Son engagement inébranlable en faveur de l’éducation féminine, à une époque où les femmes étaient souvent privées de l’accès à des études formelles, reste un modèle de dévouement et de courage. Cet article explore la vie de Sarah Schenirer, son impact profond et l’héritage qu’elle a laissé dans la communauté juive à travers le monde. Lettre d’approbation de grands rabbins au sujet du Beth Yaakov Diplôme remis à Menouha Fali en fin de séminaire pour formation des enseignantes. Signé par Sarah Schenirer Sarah Schenirer : La révolutionnaire Sarah Schenirer, fondatrice du Beth Yaakov, a marqué l’histoire en tant que pionnière de l’éducation des filles juives, défiant les normes et bouleversant une époque où leur place semblait limitée à la transmission des traditions familiales. Visionnaire elle comprit très tôt qu’un manque d’éducation religieuse et spirituelle était à l’origine de nombreux défis au sein de la communauté juive, en particulier le haut taux de divorce et de l’assimilation. À une époque où les filles ne pouvaient que suivre les enseignements traditionnels transmis par leurs mères, tandis que leurs maris fréquentaient les plus grandes yeshivot, Sarah Schenirer a vu une urgence : il fallait élever les filles, qui deviendront femmes et donc la continuité du Am Israel selon les principe de la Torah, leur offrir des connaissances, leur inculquer la valeur de leur actions, leur donner un role actif et non uniquement passif dans leur vie de Torah quotidienne. Elle a compris qu’en offrant aux filles une véritable éducation religieuse, elle pourrait les préparer à être des piliers pour leurs familles, préservant ainsi la cohésion et la force du Am Israel. Sa vision n’a pas été accueillie sans résistance. Elle a dû surmonter des épreuves difficiles, car ses idées novatrices ont été rejetées par une partie importante du monde rabbinique et communautaire de l’époque. Pourtant, même dans l’ombre, elle a bénéficié du soutien de figures rabbiniques influentes, comme le dernier fils du Divrei Haim, (Rabbi Shayale de Czechow) avec qui elle était en contact, secrètement, via son amitié avec sa fille. Ces soutiens courageux ont permis à Sarah de poursuivre son projet avec une détermination sans faille. Ce qui a commencé comme une modeste initiative a rapidement pris de l’ampleur, et Sarah Schenirer a fondé un véritable empire éducatif avec le Beth Yaakov, qui a transformé la vie des jeunes filles juives a travers l’europe entiere, mais aussi l’avenir de toute la communauté. Malgré les nombreux obstacles, y compris la Seconde Guerre mondiale, les élèves du Beth Yaakov ont continué à incarner les valeurs qu’elle leur avait transmises. Elles ont fait preuve de résilience et de solidarité dans les ghettos, accomplissant des actes de hessed, d’amour et de bienveillance envers leur peuple, risquant leur vie pour libérer des Juifs emprisonnés, nourrir les plus affamés. Rabbi Yehuda Leib Orlean , directeur du programme pour enseignantes de l’institut de Cracovie Le bâtiment du Beth Yaakov en construction Sa vision n’a pas été accueillie sans résistance. Elle a dû surmonter des épreuves difficiles, car ses idées novatrices ont été rejetées par une partie importante du monde rabbinique et communautaire de l’époque. Pourtant, même dans l’ombre, elle a bénéficié du soutien de figures rabbiniques influentes, comme le dernier fils du Divrei Haim, (Rabbi Shayale de Czechow) avec qui elle était en contact, secrètement, via son amitié avec sa fille. Ces soutiens courageux ont permis à Sarah de poursuivre son projet avec une détermination sans faille. Ce qui a commencé comme une modeste initiative a rapidement pris de l’ampleur, et Sarah Schenirer a fondé un véritable empire éducatif avec le Beth Yaakov, qui a transformé la vie des jeunes filles juives a travers l’europe entiere, mais aussi l’avenir de toute la communauté. Malgré les nombreux obstacles, y compris la Seconde Guerre mondiale, les élèves du Beth Yaakov ont continué à incarner les valeurs qu’elle leur avait transmises. Elles ont fait preuve de résilience et de solidarité dans les ghettos, accomplissant des actes de hessed, d’amour et de bienveillance envers leur peuple, risquant leur vie pour libérer des Juifs emprisonnés, nourrir les plus affamés. Post-it écrit par Sarah Schenirer à son élève Miriam Moses Extrait d’une lettre écrite par Sarah Schenirer à ses élèves L’héritage de Sarah Schenirer ne se limite pas à son époque, il résonne encore aujourd’hui dans nos vies et nos communautés. En découvrant son histoire, nous nous rendons compte de l’importance de ses actions et de la puissance du changement qu’elle a initié. Ne manquez pas notre prochain numéro, où nous continuerons à explorer comment son œuvre continue d’influencer les générations futures et à inspirer des femmes de tous horizons… Crédit images : GANZACH KIDUSH HASHEM BNEI BRAK I.G Retour