Le pouvoir du Pardon…et de savoir pardonner !

Le pouvoir du Pardon…et de savoir pardonner ! 16/09/2025 Quand la rancune éloigne les époux…« Pourquoi n’a-t-il pas réagi quand sa mère m’a contredite devant notre fils ? » pensa amèrement Batya.« Elle s’est encore mise à me faire la morale devant les enfants en disant que je n’étais pas un exemple » songea David tristement.« Je suis terriblement peinée qu’il ne comprenne pas la difficulté que je traverse en ce moment » se répéta Léa pour la énième fois.« Comment peut-elle me reprocher de ne pas être à la hauteur en ce qui concerne notre subsistance ? » s’affligea Yaacov.Incompréhensions, humiliations et non-dits créent dans un couple un fossé qui les éloigne l’un de l’autre. De ces conflits qui ne sont pas résolus, de ces ressentiments qui ne sont pas mis à plat, un couple porte au plus profond de lui une souffrance sourde qui entretient une rancœur antinomique avec leur lien. Le pardon et pardonner : la clé pour une dimension relationnelle plus élevée Mais alors que certains traversent la vie en accumulant les motifs de rancune envers leur conjoint, nourrissant ainsi une distanciation affective, s’offre à d’autres un niveau d’élévation dans leur relation maritale extraordinaire. La clé qui donne accès à ce niveau s’appelle le pardon. Cette clé merveilleuse nous a été donnée peu après la faute du veau d’or. En effet, tandis que les jours du mois d’Elloul défilaient, notre maître Moshé suppliait Hachem d’accorder le pardon à son peuple au sujet de la faute du veau d’or ! Plus tôt, Hachem avait voulu effacer ce peuple qui, peu de temps après le don de la Torah, avait vite fait de se tourner vers des idoles. « J’effacerai ce peuple et ferai de ta descendance un nouveau peuple à qui je donnerai ma Torah » parla Hachem. Mais Moshé refusa. La faute du peuple était certes d’une immense gravité, mais Moshé ne se laissa pas démonter : le mariage du peuple d’Israël avec Hachem lors du don de la Torah ne pouvait pas s’effacer. Il pria et implora le pardon divin jour après jour. Enfin arriva le jour de Kippour : « J’ai pardonné selon ta parole » déclara Hachem à son fidèle serviteur. S’ensuivit une nouvelle écriture des tables de la loi pour sceller le lien entre Hachem et son peuple et concrétiser le pardon total. De ce passage de notre Torah, Hachem nous dévoile un double secret : lorsque dans une relation arrive un conflit, pour en sortir renforcés, il faut savoir demander pardon et pardonner ! Ces 2 démarches sont indispensables pour en sortir grandis. En effet, d’un côté, le pardon donne à l’autre la considération du mal qu’on lui a fait, ce qui l’apaise. D’un autre côté, le fait de pardonner retire l’amertume qui gèle la relation. Ainsi, après un conflit ou un ressentiment, en commençant par demander pardon et/ou en pardonnant, la discussion pour éclaircir nos difficultés devient saine et bénéfique. Le couple se place automatiquement dans un état de construction et non plus de destruction. Dire pardon simplement pour recréer du lien Dit, de cette manière, cela semble simple alors qu’en réalité, un problème se pose en amont : qui doit dire pardon et qui doit pardonner ? Qui a raison et qui a tort ? Qui a causé du tort et qui a été victime ?Malheureusement, bien des couples restent figés dans leurs rancunes : « Ce n’est pas à moi de faire le premier pas, c’est elle qui m’a blessé ! » « Pourquoi lui demanderais-je pardon ? C’est lui qui a provoqué cette dispute ! » Là où ils font erreur, c’est que le pardon n’est pas là pour prouver qui est le coupable et plaindre la victime. Le pardon est là pour faire tomber les barrières dans un couple créées par la colère, la peine et la rancœur. Le pardon est le premier pas qui prouve à l’autre qu’on l’aime et qu’on souhaite rétablir une unité. « Dire pardon lorsqu’on a tort c’est normal, mais dire pardon quand on a raison c’est prouver combien on aime l’autre » nous dit Rav Benchétrit.Alors oui, nos sentiments de peine et de colère doivent auparavant s’apaiser un peu pour faire ce premier pas. Cependant, si notre but dans la vie est de vivre en harmonie avec notre moitié et non pas de sauver son ego, au fur et à mesure des années, les époux comprendront que demander pardon, c’est prouver son attachement à l’autre et non pas à sa propre personne. Quand savoir pardonner peut construire ou détruire… Il m’est arrivé d’être spectatrice d’histoires vraies qui montraient clairement que lorsqu’un des conjoints acceptait ou refusait de pardonner, cela avait un impact considérable sur la tournure de leur relation affective. En voici 2 (Les noms ont été changés pour l’article). Eden et Yonathan étaient au bord du divorce. Leurs discussions devenaient des listes d’accusations et de reproches. L’un et l’autre ne voyaient plus qu’une personne étrangère face à eux et se demandaient même comment, un jour, ils avaient bien pu s’aimer ! La femme se confia à une de ses amies, cette dernière l’interrogea : « Lui as-tu demandé pardon et proposé de repartir sur de meilleures bases ? Finalement, que souhaites-tu quand ces disputes continuent ? Tu veux réellement te séparer de lui ou VOUS accorder une chance en lui pardonnant ? ». Ces phrases secouèrent Eden. Au fond d’elle, elle ne souhaitait pas la tournure des événements qui, avec du recul, avaient pris des proportions démesurées qui menaçaient son mariage. Mais les blessures personnelles l’avaient flouée. Au lieu de faire le premier pas pour éclaircir ses ressentiments et résoudre les problématiques avec Yonathan, elle avait préféré se noyer dans sa douleur. Elle décida de casser son ego et de demander pardon à son mari juste pour rétablir le lien et lui montrer qu’elle tenait encore à lui. Yonathan, profondément touché, comprit le message : il y avait entre eux encore de l’amour, encore une envie de se

Rencontre avec Annaelle Hayoun

Rencontre avec Annaelle Hayoun 16/09/2025 À l’aube des Yamim Noraïm, j’ai eu le plaisir de rencontrer Anaëlle Hayoun, coach et conférencière, une femme inspirante qui accompagne les femmes dans leur quotidien, leur maternité et leur chemin spirituel. Avec douceur et authenticité, elle partage son expérience, ses découvertes et ses outils pour vivre pleinement chaque moment, trouver l’équilibre entre vie personnelle, familiale et spirituelle, et se reconnecter à Hakadosh Barouh Hou. Dans cette interview, Anaëlle nous ouvre son cœur et nous offre des conseils précieux pour aborder la nouvelle année avec sérénité, joie et confiance en soi.   Peux-tu te présenter à nos lectrices pour celles qui ne te connaissent pas ? Quel a été ton parcours et qu’est-ce qui t’a poussée à devenir coach ? Je me suis mariée assez jeune, à 19 ans, et j’ai eu mon premier enfant à 20 ans. J’ai commencé à enseigner dès mes 19 ans, après mon passage au séminaire de Mme Kohn à Marseille. Je viens de Sarcelles, d’une famille plutôt traditionnelle. Quand j’avais 7 ans, la Rabbanit Paperman a ouvert son école, et j’ai eu la chance d’être sa toute première élève ! Mes parents n’étaient pas encore religieux à l’époque, mais moi, je voulais absolument aller au Beth Yaakov. Je me souviens que lorsque Mme Paperman a montré le règlement de l’école à ma mère, elle lui a répondu : « Nous, on n’est pas Beth Yaakov, mais ma fille est Beth Yaakov. Et pour elle, on fera ce qu’il faut. » Ce n’était pas seulement des mots : ils ont vraiment appliqué ce qu’ils signaient. Pour moi, ça a été un exemple d’intégrité et d’authenticité très fort. Petit à petit, mes parents ont eux aussi évolué et progressé. Après le Beth Yaakov, j’ai étudié à l’école du Rav Franck ל’’וז  puis au séminaire de Marseille où j’ai passé deux années précieuses. J’ai ensuite enseigné au Beth Yaakov et à Ozar Hatorah, en commençant très jeune. J’adorais ça !   Un jour, alors que j’enseignais le Kodesh en CM1/CM2, la directrice du Gan est venue me voir affolée : le professeur de musique faisait chanter aux enfants « Petit Papa Noël » ! Elle m’a dit : « Anaëlle, à partir de maintenant, c’est toi qui feras l’éveil musical. » Je me suis donc retrouvée à enseigner le Kodesh et la musique en parallèle. J’ai même suivi une formation en Israël pour ça, et j’ai adoré. Mais après la naissance de mon cinquième enfant, j’ai traversé une remise en question. L’accouchement a été difficile et je me suis dit : « Pourquoi mon corps m’a lâchée ? » Puis j’ai compris que ce n’était pas mon corps qui m’avait lâchée, mais moi qui m’étais oubliée depuis des années. Je manquais de joie de vivre, je voulais être la mère parfaite, mais je m’étais perdue dans ce rôle.C’est là que je me suis inscrite à l’école de coaching de David Lefrançois (INA). Pour la certification, il fallait rédiger un mémoire. J’ai choisi un sujet qui me tenait à cœur : le coaching au service des mamans.Au départ, je me disais : « Ce n’est pas grand-chose, ce sont juste des mamans… » Mais j’ai réalisé que les mamans, ce sont elles le fondement de l’humanité, les piliers de la transmission. Et c’est ainsi que tout a commencé. Comment la Torah a-t-elle façonné cette aventure et comment intervient-elle dans tes coachings ? On a un tableau à la maison que j’avais acheté dans un bazar, et dessus il y a une phrase  c’est : « faire ce que l’on aime », mais avec la vision de la Torah, c’est plutôt : « apprendre à aimer ce que l’on fait ». Tu dois apprendre à aimer ce que tu fais et ne pas faire uniquement ce que tu aimes. Et c’est là la différence où il faut faire attention avec le coaching et la vision de la Torah. Très souvent, il y a beaucoup de coachs qui sont contradictoires et je peux comprendre pourquoi. Je n’ai pas eu l’enseignement en coaching qui dit : « tu ne penses qu’à toi et le reste, tu l’envoies balader », ou alors je n’ai pas pris ça parce que, b’’h, j’avais de la Torah avant et j’ai su faire l’équilibre entre les deux.C’est pour ça que c’est important d’aller voir quelqu’un qui a de la Torah. Pour ma part, même quand je coach des goyim, je leur parle du fait qu’ils font partie d’un tout. C’est un équilibre à avoir entre sa vie personnelle et ceux qui nous entourent, de savoir où j’en suis dans cet équilibre. C’est important de se remplir et de prendre des forces, mais la différence entre le coaching d’un Juif et d’un goy, c’est qu’un Ben Israël, quand il se remplit, c’est pour pouvoir redistribuer.   D’où est venu ton slogan « parfaitement imparfaite » ? Et que signifie-t-il concrètement ? Le coaching au service des mamans. Mon mémoire, c’était des ateliers pour coacher les mamans avec pour titre « Parfaitement imparfaite ». Pourquoi « parfaitement imparfaite » ? Parce qu’en tant que maman, on a toutes ce syndrome de « la maman parfaite ». C’est-à-dire que l’on va s’épuiser pour être parfaite à tous les niveaux. Mais la perfection appartient uniquement à Hakadosh Barouh Hou. Donc on va être là pour vouloir être « the best » selon des critères, mais on ne sait pas forcément lesquels. Quand je coache, je leur demande de voir quelles sont leurs valeurs personnelles à elles, ce qui les anime. Souvent, quand je leur demande « qu’est-ce que tu aimes », elles ne savent pas. Et là, c’est l’extrême de donner à l’autre en s’oubliant soi. Parfaitement imparfaite, c’est la différence entre la bienveillance et l’autocomplaisance. Apprendre à être parfaitement imparfaite, c’est apprendre à être bienveillante envers soi, mais cela ne veut pas dire rester là où j’en suis. Je connais mon idéal, je sais que je veux évoluer, mais là je sais que

Les secrets santé du Séder de Roch Hachana

Les secrets santé du Séder de Roch Hachana 12/09/2025 Roch Hachana est synonyme de tefilot, de techouva et de nouvelles résolutions. Son Séder est marqué par une liste d’aliments spéciaux à consommer, et si chacun d’eux représente un symbole particulier, il regorge également de bienfaits nutritionnels. Découvrons ensemble leurs richesses. Dattes : ● Riches en fibres, elles favorisent le transit et une bonne digestion. ● Source d’énergie rapide grâce à leur teneur en sucres naturels, idéales en collation saine, notamment post sport. ● Pleines de minéraux comme le potassium et le magnésium, essentiels pour le cœur et les muscles. Haricots blancs : ● Excellente source de protéines végétales, favorisant la satiété et le maintien musculaire. ● Riches en fibres, ils aident à stabiliser la glycémie et à réguler le cholestérol. ● Contiennent du fer et des folates, importants pour la vitalité et la prévention de l’anémie. Poireau : ● Contient des composés soufrés bénéfiques pour le foie. ● Source d’antioxydants, protecteurs des cellules contre le vieillissement. Blettes ● Très riches en vitamines A et K, essentielles pour la vision, la peau et la coagulation sanguine. ● Contiennent du calcium et du magnésium, bons pour la santé osseuse. ● Particulièrement rassasiantes avec un faible apport calorique. Courge ● Source de bêta-carotène (provitamine A), excellente pour la peau et la vision. ● Riche en fibres, elle favorise la digestion et la satiété. ● Contient des antioxydants qui renforcent le système immunitaire. Grenade : ● Riche en antioxydants puissants, elle protège le cœur et lutte contre le vieillissement cellulaire. ● Favorise une bonne circulation sanguine et réduit l’inflammation. ● Ses graines sont une bonne source de fibres et de vitamine C. Pomme et miel : ● La pomme : riche en fibres et vitamine C, bonne pour le transit et le système immunitaire. ● Le miel : antibactérien naturel, il apaise la gorge et soutient la digestion. Tête de poisson : ● Riche en protéines de qualité et en oméga-3, bons pour le cerveau et le cœur. En dégustant ces aliments symboliques, nous nourrissons aussi bien notre Neshama que notre corps. Au-delà des prières, Hachem nous donne l’occasion de démarrer l’année en savourant des mets particulièrement bénéfiques pour notre santé. Profitons-en pour faire les bons choix nutritionnels pour l’année à venir. Que cette nouvelle année soit douce, lumineuse et pleine d’énergie !

La Téchouva du Pauvre… ?

La Téchouva du Pauvre… ? 12/09/2025 POUR TELECHARGER L’ARTICLE Nous voici déjà aux portes de la nouvelle année, aux portes de Roch Hachana et des Jours Redoutables, aux portes du Jugement…  et tu t’interroges, le cœur noué, les yeux baissés, habitée par l’humilité : « Où en suis-je… ? De quoi pourrai-je seulement me faire valoir face au Roi des rois… ?  Comment envisager de vivre de grands moments de prières, chez moi, entre deux tétées / changements de couches / disputes enfantines… ? Comment vibrer aux quelques bribes de Shofar glanées sans l’introduction poignante du Ete Chaaré Ratson chanté avec ferveur par l’ensemble des fidèles… ? Comment imaginer implorer Hachem correctement à Roch Hachana / Kippour, sans être portée par les mélodies du Hazan, les larmes de ma pieuse voisine, la puissance du chœur/cœur communautaire… ? De quoi aura l’air ma Téchouva… ? » Ma chère sœur ! Le monde a besoin de TES précieuses prières et je te supplie de ne pas sous-estimer ton offrande unique et merveilleuse ! Il est certes aisé d’admirer la bête engraissée que tire fièrement le riche vers le Temple ; mais n’oublions pas la valeur incommensurable de l’offrande de farine qu’apporte à son tour l’indigent, avec tant d’humilité… C’est la leçon sublime que nous offre Rachi sur ce verset de Vayikra : וְנֶפֶשׁ, כִּי-תַקְרִיב קָרְבַּן מִנְחָה לַה’  סֹלֶת, יִהְיֶה קָרְבָּנוֹ « Si une personne offre une oblation à Hachem, son offrande sera de fleur de farine (Lév. 2: 1). » F La seule offrande où apparaît le terme נפש (âme) pour dire « une personne » est l’oblation de farine, soit celle du pauvre ; en effet, face à l’offrande du pauvre, Hachem s’exclame : « Je considère comme s’il avait offert son âme ! » Il y a certes la prière et la Téchouva des riches, ces femmes extraordinaires qui consacrent une si grande partie de leurs journées aux trois prières quotidiennes et aussi à la récitation des Téhilim, ces femmes qui passeront leurs matinées de Roch Hachana et leur journée de Kippour à la Synagogue, ces femmes qui vibreront avec l’assemblée et verseront des larmes de Ferveur et de Repentir pour porter leurs précieuses prières jusqu’au Trône Céleste, ces femmes qui représentent autant de piliers pour maintenir notre monde en existence. Mais il y a aussi la prière des « pauvres », ces quelques maigres bribes essentielles murmurées par nos merveilleuses jeunes mamans avant que les petits ne s’éveillent, entre deux épisodes agités, ou encore, courageusement, alors qu’elles sont épuisées en fin de journée, avant que les paupières ne se ferment enfin pour trouver un peu de ce répit salvateur qui sera souvent de si courte durée… Eh bien, ces moments sont suspendus dans les hauteurs et chacun de tes mots de Téfila se transforme en rosée de VIE pour notre monde car Hachem Lui-même s’exclame, te rendant littéralement milliardaire l’espace d’un instant : «  Je recueille ton offrande avec tant d’amour et considère comme si tu avais offert ton âme ! » Quarante ans en arrière… L’enfant que j’étais alors est l’aînée d’une fratrie déjà nombreuse. La journée était intense. Maman chérie ne s’est pas arrêtée, dansant depuis l’aube entre la gazinière, le four, les éviers, les jeux, les disputes, la baignoire et le seau. N’a-t-elle pas confectionné le petit-déjeuner copieux et agrémenté des douceurs de circonstance, concocté le couscous de midi, préparé toute la Séoudat Hamafssékète et les délices qui marqueront la fin du jeûne ? N’a-t-elle pas géré puis baigné chacun des petits ? Assuré le ménage de toute la maison et le débarrassage comme la vaisselle du dernier repas avant l’entrée du Grand Jour ? Je l’ai certes un peu aidée, mais que pèse mon geste d’enfant au regard de tout ce qu’elle a accompli ? Papa chlita, tel un ange sur terre, s’est rendu à la Choule et Maman chérie, coiffée d’un superbe foulard blanc, a recouvert la longue table du salon d’une nappe blanche immaculée. Je la regarde allumer les bougies de Kippour sur nos grands et majestueux bougeoirs de cuivre, prier avec ferveur, puis me bénir avec tant d’amour, sans contenir ses larmes d’émotion. Le soleil ne va pas tarder à se coucher. Et nous aussi. Je jette un dernier regard sur Maman, qui a disposé son Mahzor et des mouchoirs sur la table et je me retrouve bien vite allongée dans mon lit, prête à me laisser délicieusement envahir par le sommeil. C’est alors que je les perçois. Très distinctement. Si mélodieuses. Tellement touchantes. Habitées par l’émotion. Entrecoupées parfois de larmes. D’une douceur mêlée de puissance. Accompagnant mon endormissement et m’enveloppant jusqu’à aujourd’hui, alors que quatre décades se sont écoulées. Les prières de Kippour de Maman chérie. Lékha Kéli téchoukati, Lékha…   Non, Maman chérie n’est pas allée à la Choule. Telle une douce et fidèle colombe, elle est restée auprès de ses oisillons bien aimés. Là où le cœur comme le devoir l’ont toujours appelée. Et, certes épuisée après une telle journée, elle n’a pas renoncé. Sans être portée par les mélodies du Hazan ni la puissance du chœur communautaire, elle a offert à Hachem et à sa nombreuse descendance, l’offrande la plus riche qui fût.      Une prière. Une mélodie qui te reste de cette jeunesse où tu pouvais participer aux offices ou de ces Selih’ot magiques que tu sais chanter et qui sauront éveiller ton émotion. Quelques mots que tu adresses humblement (oui, même en français) et sincèrement à Hachem tout en berçant ce petit prince inconsolable / en cajolant cette princesse qui ne trouve pas le sommeil, pour Le supplier de protéger ton petit monde, Son grand monde : ce sont là les offrandes les plus sublimes, les plus chéries que tu puisses apporter sur l’Autel… Enfin, comme le disait si justement la Rabbanite Meyer de Bnei Brak dans ce magnifique poème sur la Téchouva qui savait tant me porter lorsque j’avais de très jeunes enfants à la maison : « C’est vrai, Hachem, je n’ai pas ouvert de Séfarim Je n’ai pas ajouté d’heures de Téhilim… Mon rôle est maintenant de savoir comment vivre, Mon foyer est mon limoud, mes enfants mes

Soukot et ma compétence à recevoir

Soukot et ma compétence à recevoir 12/09/2025 L’image qui me vient spontanément lorsque la fête de Souccot approche est celle de l’étreinte d’Hachem envers chacun de nous. Mariacha Drai expliquait que la Soucca, avec ses trois murs obligatoires, forme kavya’hol le corps, le bras et l’avant-bras d’Hachem nous enveloppant…Après ce parcours de rapprochement entre Hachem et Son peuple, voici venue la fête de notre étreinte. C’est magnifique… J’ai souvent pu être étonnée devant la différence flagrante de réaction des personnes recevant un cadeau, un compliment ou tout autre apport agréable extérieur.Il y a celles qui accueillent cet élan venant d’autrui avec bonheur, éclats de paroles et de joie, directement connectées et en phase avec ces ondes de générosité qu’elles interceptent les bras grands ouverts. D’autres sont étonnées, réservées, même peut-être méfiantes et un brin tristes ou déçues devant ce mouvement extérieur vers elles (pas assez, trop pour elles, évitements, etc.).Enfant et jeune, je pensais que c’était les circonstances qui séparaient ces deux types de personnes (valeur du cadeau, pertinence du compliment, lien avec la personne qui offre, etc.) et ce constat me désolait. J’ai compris que cette première lecture se cassait rapidement la figure et que c’était une excellente nouvelle !! Dans ce micro-comportement du moment M de l’accueil du cadeau se cache en fait notre intime disposition à recevoir. Du dessous du chapeau, imperceptiblement, se hissent des pensées à peine audibles nous permettant ou empêchant d’accueillir avec délectation ces élans extérieurs.Ici se cache le champ à labourer, semer, pour voir fleurir en nous cette ouverture, cette compétence à recevoir. Et oui, car recevoir, ça s’apprend ! La balle est dans notre camp !Nous ne sommes pas égales devant l’acquisition de cette compétence et chacune, là où elle se trouve, sera bEzrat Hachem son agricultrice soignée. Hachem nous aime, puissions-nous toutes profiter de cette fête avec délectation bEzrat Hachem. Sarah Lahmi                                                                          

DIY Roch Hachana : Fabrique une jolie grenade décorative étape par étape

DIY Roch Hachana : Fabrique une jolie grenade décorative étape par étape 12/09/2025 La grenade est un symbole fort de Roch Hachana : elle représente l’abondance et les bonnes actions. Voici un tutoriel simple et créatif pour réaliser une belle grenade décorative, idéale comme cadeau ou centre de table.  Matériel nécessaire Morceau de carton Peinture rouge Pinceau Colle chaude ou colle forte Ciseaux morceaux de papier froissé rouge Feutre noir Rouleau de papier toilette    Étapes de réalisation Préparer la base Découpe deux Grenades sur du carton puis les peindre en rouge. Créer l’effet des graines(facultatif) Mets de la colle sur la surface du cercle rouge Colle dessus les petites billes rouges, des perles ou des bouts de papier froissé pour imiter les grains de grenade. Finitions et présentation Colle le rouleau de papier toilette entre les deux Grenades avec du pistolet à colle (colle chaude)Vérifie que tout tient bien en place. ! Shana tova !!  

Et si vous trouviez enfin chaussure à votre pied ?

Et si vous trouviez enfin chaussure à votre pied ? Mes conseils pour être bien chaussée toute l’année. 12/09/2025 Nos journées défilent entre le travail, les courses, la cuisine, le ménage et la famille… Et dans tout ça, ce sont nos pieds qui nous portent sans relâche. Pourtant, certains choix de chaussures (souvent pour le style ou la praticité) peuvent les fatiguer plus qu’on ne l’imagine. L’idée n’est bien sûr pas d’interdire quoi que ce soit, mais d’apprendre à bien choisir et à varier selon les moments. Talons : une touche d’élégance à savoir doser   Les talons élancent la silhouette et apportent de l’assurance. Mais portés régulièrement, ils déplacent le poids du corps vers l’avant, rétractent le tendon d’Achille et accentuent la cambrure du dos. Si vos pieds s’échauffent vite à l’avant, si votre dos se creuse facilement, ou si vous avez mal en repassant à des chaussures plates, c’est peut-être le signe que votre corps vous demande une pause.   Alternative: Gardez-les pour les occasions. Pour le quotidien, un petit talon épais de 3 à 4 cm ou un léger compensé stable reste élégant sans surcharger vos appuis. Sandales fines : légèreté… qui peut fatiguer le pied   En été, difficile de résister à leur finesse ! Mais sans amorti ni bride, le pied doit travailler deux fois plus pour rester en place. Cela peut causer des douleurs sous la voûte plantaire ou une marche traînante en fin de journée, surtout si vous avez déjà les chevilles fragiles.   Alternative: Préférez des sandales avec une semelle légèrement épaisse et une bride à l’arrière. Elles offrent beaucoup plus de confort sans rien enlever au style. Claquettes : pratiques, mais pas pour tous les jours   À la maison, pour sortir vite… on les adore. Mais comme elles ne tiennent pas le talon, vos orteils doivent se crisper pour les retenir. Résultat : crispation, instabilité, voire fissures au niveau des talons si vous les portez longtemps. Cela peut aussi entraîner une instabilité du genou, surtout si vos chevilles ont tendance à vaciller.   Alternative: Réservez-les pour la plage. À la maison, préférez des chaussons fermés à l’arrière ou au moins avec une bride. Vous pouvez également marcher pieds nus, c’est excellent pour muscler vos pieds naturellement !   Plateformes : savoir les choisir   Elles sont très en vogue, mais il faut savoir que les plateformes bloquent le mouvement naturel de la cheville et du genou. Si vous avez les genoux qui rentrent légèrement (genu valgum) ou des rotules rapprochées, elles peuvent déclencher, ou accentuer une douleur déjà présente. De plus, le pied étant plus éloigné du sol, il perçoit moins bien les irrégularités, ce qui peut fragiliser l’équilibre.   Alternative: Si vous aimez leur style, choisissez-les modérées en hauteur, et avec un avant-pied souple qui accompagne le mouvement naturel de la marche. Mes astuces bonus * Alternez vos chaussures chaque jour pour varier vos appuis. * Évitez les semelles trop fines : un minimum d’amorti change tout. * Écoutez vos pieds : une douleur qui revient n’est jamais anodine. En conclusion Une bonne chaussure, c’est un équilibre : une semelle ni trop plate ni trop haute, un arrière-pied bien tenu et un avant-pied assez souple. Pour les longues marches, privilégiez une bonne paire de runnings ! Légères, amortissantes et souples, elles vous permettront de parcourir des kilomètres en toute légèreté.   Enfin, souvenez-vous : si vous remarquez que vos pieds s’affaissent, que vos genoux rentrent, que vos chevilles vacillent ou que votre dos se fatigue vite, il peut être utile de consulter un podologue. Cela permet de vérifier vos appuis et de préserver vos articulations pour longtemps. Vos pieds vous portent chaque jour : prenez-en soin, avec élégance et sérénité !  

Ses mains

ESHET HAYIL : Ses mains 12/09/2025  « Ses mains, elle tend vers le rouet et ses paumes manient le fuseau. » (Michlé- Proverbes: 31, 19) Ce verset correspond au dixième vers du célèbre texte de Eshet ‘Hayil, cette ode à la merveilleuse femme juive écrite par le roi Shlomo chantée tous les vendredis soirs par l’époux. Nous l’avons déjà expliqué : le poème du Eshet Hayil ne se veut pas seulement grandiloquent et flatteur à l’égard de l’épouse juive mais vient également lui offrir des outils pour son épanouissement personnel. La clé que nous découvrirons ici est l’intelligence féminine. Pourtant, ce dixième verset semble très énigmatique : il décrit cette Eshet hayil comme excellant dans la technique du filage. Comprenons ce qui se cache à travers les lignes. Le Talmud affirme “La femme n’a de sagesse que dans le fuseau”. (Yoma) Pas très valorisant, me direz-vous ! Ainsi, la sagesse féminine se résume à l’”intelligence de filer”, ne sommes-nous bonnes qu’à manier un métier à tisser ou à concocter de bons dîners ? Et pourtant, ce verset est bien plus puissant et emblématique de la femme que ce que laissent transparaitre les mots. Le fuseau et le rouet sont les outils utilisés pour le filage.  Le filage définit la production de fils textiles à partir de divers matériaux bruts (Wikipédia), en l’occurence ici d’après le Ralbag, le filage de lin et de laine.  L’intelligence féminine définit d’abord la force de concrétisation : transformer le potentiel en réel, donner vie à des idées, à l’image de la laine brute transformée en bobines de fil. “Derrière un grand homme se cache une grande femme” car l’homme vit dans le monde du conceptuel, des idéaux mais il ne peut rendre possibles ses rêves sans l’aide et l’intelligence d’une épouse.  D’ailleurs, la femme est symbolisée par la lettre Hé, qui est un marqueur temporel du présent, de l’action, et l’homme le Youd, marqueur du futur, du projet. Il ne s’agit cependant pas de capacités intellectuelles, mais bien intuitives, d’une capacité de déduction exacerbée, ce que Joy Galam appelle “le tissage des neurones” : ou dans les textes bibliques la Bina, c’est-à-pour reprendre Steve Jobs : “mettre les choses en connexion”; Il définissait d’ailleurs ainsi la créativité.  Filer du lin et de la laine, c’est aussi exclure pour mieux inclure. Le Zohar représente la femme à travers le cercle.  Le cercle, explique le Rav Yaacovson, est une surface qui inclut et qui exclut. On parle d’ailleurs de cercle familial. L’intuition féminine c’est aussi ce flair pour détecter les personnes que je veux intégrer dans mon cercle, et celles que je ne souhaite pas inclure, comme les personnes médisantes, les personnes toxiques, les mauvaises influences.  Notre intelligence du fuseau, c’est donc la concrétisation, l’intuition, la créativité, le flair qui inclut et exclut et… l’affection, comme nous le verrons au prochain épisode.   Esther Clara Moyal